vendredi 10 janvier 2014

L'infidélité masculine (1/4) P




Vous l'attendiez, la voici. La première histoire. Celle qui a commencé à détériorer mes belles illusions sur l'amour éternel et l'existence d'une âme soeur fidèle.

J'avais 20 ans et avais décroché un petit boulot d'été comme assistante dans une très grande banque étrangère. Trois mois. Agréables. Passionnants. A tel point que j'ai décidé d'y rester un peu plus longtemps et mon contrat a été prolongé de six mois supplémentaires, en temps partiel. Note importante: quelques jours après la signature de mon avenant, mon petit ami de l'époque a décidé que les disputes avaient eu raison de son amour pour moi et m'a très gentiment jetée après plus de deux ans de relation. A mon arrivée au sein de la société, un cadre de sept ans mon ainé m'avait été présenté: P.. Sympathique et avenant, nous avions des relations plutôt cordiales, échangeant quelques messages humoristiques sur le chat de la boîte. Et puis, lors d'une occasion quelconque, nous avons échangé nos numéros de portable. J'en ai appris un peu plus sur lui, au fil des jours. En couple depuis 7 ans. Fiancé. Mariage prévu 8 mois plus tard. Toujours été fidèle à ce qu'il disait!

Un soir, j'ai reçu un message me proposant de sortir sur Paris. Suite à ma rupture douloureuse, toute distraction était la bienvenue. J'ai dit oui, au moins, je m'offrais l'occasion de rencontrer du monde sans sortir seule. Nous étions chacun accompagné d'un(e) ami(e). Nous avons fini à 8h du matin à manger des frites dans un pub. C'était fun et bon enfant.

La suite? Il m'a invitée à prendre un verre, seule cette fois, dans un endroit splendide. Il a demandé au serveur "deux coupes de champagne » pour « fêter notre rencontre". Je n'avais tenté ni battement de cils ni pose suggestive; il me sortait déjà le grand jeu. Nous avons parlé longuement puis, au moment de se lever pour payer l'addition (à trois chiffres), il s'est approché de moi et m'a embrassée tendrement sur les lèvres. Avait-il déjà oublié qu'il était engagé auprès d'une autre?

Soyons claires, je n'ai jamais ressenti de culpabilité ni de honte. Je n'ai même jamais pensé à ce que cette femme pouvait ou pourrait ressentir. Je n'avais rien demandé, rien cherché ni rien prévu. J'étais encore persuadée à ce stade que, dès le lendemain, il m'enverrait un message cruel pour me dire que c'était une bêtise stupide et qu'il fallait que nous cessions tout contact pour le bien de son ménage. Si vous saviez comme j'étais loin du compte! A mille lieux de vouloir définitivement me rayer de sa vie et m'envoyer mourir dans la case "erreurs à ne jamais recommencer", P. a voulu me revoir. Ca a été le début. Le début des dîners sans fin, des balades à moto dans la nuit parisienne, de la tournée des bars, des cinémas, la présentation à quelques amis. Le début aussi des appels interminables et les messages enflammés. Et puis, un weekend, nous sommes partis à Vienne. Il avait prétexté à sa future femme un séminaire d'entreprise important (oui, le coup du séminaire, c'est moche...). Au retour, dans l'avion P. m'a dit qu'il était amoureux de moi, que j'étais tout ce qu'il désirait et que je l'avais ramené à la vie. Pourtant, pour P., il n'était nullement question d'annuler son mariage. Comment allait-il s'en sortir?

Je l'ai aidé en le quittant. Froidement. Par mail.

Pas envie de vivre (et seulement à moitié) avec ce genre d'homme. J'ai pourtant cru à certains instants qu'il allait dire stop pour sauver son couple, qu'il allait prendre conscience du caractère odieux de son comportement. Jamais. Ca avait duré 3 mois. Trois mois où il a menti, triché, évité ses appels lorsqu'il était à mes côtés, inventé je ne sais quelles excuses pour me retrouver le plus souvent possible. Et elle n'a rien vu. Elle mettait ses absences sur le compte du stress pré-nuptial.

Pour toutes celles qui pensent que P. souhaitait seulement se "taper une jeunette" avant le grand saut, c'est un raccourci facile mais je vais vous décevoir. Nous n'avons pas eu de rapports sexuels, à l'exception d'une pathétique coucherie qui n'a connu ni début ni fin, un soir de fête.

P. est resté avec sa fiancée encore plusieurs mois. Ils se sont séparés quelques semaines avant de se dire oui. Je ne me considère pas responsable. Il est actuellement avec une autre fille. Je suis persuadée que je peux le faire fauter à nouveau mais ça ne m'intéresse pas.

Cette première expérience dans la peau de "l'autre femme" m'avait refroidie. Si l'on m'avait dit que celle-ci ne serait pas isolée, j'aurai ri. Je croyais être tombée sur un coureur flippé de l'engagement. Et pourtant, la deuxième "mission" allait définitivement me lancer dans mon enquête à moyenne échelle sur l'infidélité masculine.

Soyez patientes,


Trust me I'm perfect.

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