jeudi 16 janvier 2014

L'infidélité masculine (2/4) E





Bonjour à vous Mesdames. Vous attendiez la suite, vous voilà servies. Pour situer le point de départ de cette deuxième "mission", il faut en réalité remonter bien avant P. même si le dénouement eu lieu plus tard.

J'ai rencontré E. lors de mes premiers jours de fac. J'avais tout juste 18 ans et j'ai débarqué dans cette jungle grouillante qu'on appelle un amphi. Je ne connaissais pas grand monde et me suis donc assise au milieu de la foule des étudiants, ni trop loin de l'estrade du professeur, ni trop loin de la sortie. J'ai balayé la salle du regard et... Je suis tombée en arrêt sur ce garçon. Non pas qu'il eut été spécialement canon, ni affublé d'une tenue particulièrement voyante mais sans vraiment l'expliquer, j'ai passé mon cours à me dire qu'il avait l'air aussi perdu que moi et à lui jeter des coups d'oeil que j'espérais discrets.

Au fil des jours, nos places dans l'amphithéâtre se sont peu à peu rapprochées, pour finir côte à côte. On s'était trouvés. Je ne parle pas là de coup de foudre amoureux mais plutôt d'une amitié qui nous a submergés. E. était en couple depuis deux ans, moi depuis peu avec "ma grande histoire"; nous aimions profondément nos moitiés respectives et n'avons jamais éprouvé le désir de continuer ensemble ce que nous avions commencé ailleurs. Enfin, c'est ce que ma naïveté avait réussi à me faire croire.

Les années ont passé, nous nous sommes éloignés pour des raisons multiples mais surtout parce que j'ai connu Ninon et qu'elle a balayé à elle seule toutes les amitiés que j'avais connues.

Nous voilà donc presque 4 ans après. Après "ma grande histoire", après P. et après tous les déboires qui ont suivi. J'ai 22 ans quand je recroise E. à la bibliothèque. Un signe de tête timide, nous sommes presque à nouveau des étrangers. Pourtant, quelques minutes plus tard, un texto de sa part m'annonce que "[je suis] très belle dans ce petit pull noir".

Eh bien merci ! On se voit ensuite pour un café; j’apprends qu’il est toujours en couple avec la même personne et qu’il compte prochainement s’installer avec elle et tout et tout (mariage, enfants…). Je prends note mais j’ai envie de creuser.

Nous recommençons à nous échanger des messages qui se transforment rapidement en jeu de séduction à peine déguisé. Il finit par m’inviter un midi après les cours pour « se raconter nos vies (depuis le temps!)» et je continue de croire qu’il saura respecter les limites que sa situation impose. A votre avis ?

Evidemment, E. a oublié l’existence de sa moitié à l’instant où j’ai franchi la porte de son appartement. Ça ne l’a pas non plus dérangé de m’embrasser juste sous un cadre photo immortalisant ses dernières vacances avec sa dulcinée. Je suis repartie avec une seule satisfaction : ne pas être à la place de cette pauvre fille qui allait faire sa vie avec E. Parce qu’en plus, c’était un mauvais coup !

Le soir, alors que j’allais m’installer dans mon lit douillet pour réfléchir à l’infidélité masculine (en envisageant sérieusement d’ouvrir une agence pour tester la fidélité des messieurs – à coups sûr y’avait du fric à faire), j’ai reçu un message de E. qui tentait désespérément d’expliquer son comportement de la journée. « V. est la femme de ma vie mais toi tu es celle de mes rêves ; je n’aurai jamais fait ça avec quelqu’un d’autre ». C’est à ce moment-là que j’ai eu envie de vomir. Sérieusement ? C’est ça l’excuse ?

J’ai conseillé à E., d’une manière fort peu aimable, d’éviter de me recontacter s’il souhaitait que notre liaison d’un jour (largement suffisant) reste secrète et qu’à la moindre tentative de sa part, je me chargerai de raconter les détails les plus croustillants de sa pathétique performance à toute la fac et, accessoirement à sa petite amie. Il a du avoir peur car je n’ai plus jamais eu de contact avec lui, exceptés quelques regards en coin dans les couloirs de l’université.

J’ai longtemps cru que ces deux expériences devaient être considérées, au mieux, comme des événements isolés, au pire comme des coïncidences. Désolée de vous décevoir, l’homo adulterus est une espèce bien plus répandue que je ne le pensais. Mais promis, un jour prochain, j’écrirai un article sur les hommes biens. En attendant, si, après la lecture de mes articles, certaines se couchent la tête pleine de soupçons avec l’envie insoutenable d’hurler à leur homme « Vas-y, dis-le, c’était avec qui bordel ? Je suis sûre que tu es comme tous les autres !»… calmez-vous et contactez-moi, on peut faire affaire !


Trust me, I’m perfect.

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