dimanche 19 janvier 2014

Ma balance et Moi



Depuis toujours c’est une histoire compliquée. On s’aime (pas assez souvent à mon goût), on se déteste (enfin surtout moi), on se fâche (je la range dans un placard) et on se réconcilie (je vais la chercher, je la dépoussière en lui demandant pardon et en promettant de ne plus la punir si elle affiche un chiffre qui me convient).


C’est un peu comme une histoire d’amour. D’ailleurs mon Homme et ma balance ont un point commun. Ils ne comprennent rien aux femmes. Ils ont le don de me mettre d’une humeur de chien dès le matin en moins de quarante secondes – oui l’Homme et ma balance ont un temps d’affichage un peu long et proportionnel au nombre d’années d’utilisation.

Et pour les deux, il y a des jours où j’aimerai m’en débarrasser mais je suis accro, c’est plus fort que moi, je finis par pardonner les pires affronts.


Revenons-en à ma copine balance. Elle est simple, sans option à part peut-être « méchanceté gratuite » et « plantage en règle » (Youpi j’ai perdu 700 grammes – ERROR – Eh m**** j’ai pris 1,7 kilo). Elle est bleue, on se connaît depuis dix ans, elle est un peu usée par mes coups de pied énervés et la vapeur de la salle de bains dans laquelle elle traîne.


On se voit tous les jours. Il y a des matins où j’essaie de l’éviter, notamment après les soirées potes/pizzas/nutella mais généralement je cède et lui accorde ses deux minutes de gloire quotidiennes. Une balance ça peut te foutre en l’air une journée, pire que la pluie, pire qu’un collant qui file ou un bouton sur le nez. Et si un lundi matin vous parvenez à cumuler tout ça, c’est le jackpot et je vous conseille amicalement de rester sous votre couette – sans Häagen Dazs ça va s’en dire !).


La balance est perfide. Elle pourrait te donner du 59,9 kg mais non, elle t’affiche un 60 ! Pourquoi ? Ça lui coûterait quoi au juste ? Je me le demande encore. Personne n’a donc pensé à inventer la balance sympathique, celle qui déterminerait notre humeur d’après l’étude de l’énergie libérée par la plante de nos pieds et adapterait son inscription en fonction. Avec en sus des petits messages personnalisés qui t’encourageraient dans la quête du poids rêvé. « La tartiflette d’hier n’est pas passée inaperçue mais tu es sublime alors qu’importe ». Je vais déposer un brevet, je reviens.


Soyons honnête, les masos, c’est nous. On le sent bien quand on a un peu forcé sur l’apéro. Pour autant, on monte quand même sur cet appareil de torture moderne. Alors, on ferme les yeux en priant pour que la sanction ne soit pas trop sévère.


Mais pire que notre balance personnelle il y a celle de notre cher médecin. La grosse balance à aiguille qui te rappelle l’infirmerie de ton école primaire, celle qui n’affiche jamais un poids clair, encourageant Docteur Pas-Mamour-Du-Tout à arrondir au kilo au-dessus. Parce que ce que lui a compris des femmes, c’est que si tu leur demandes leur poids, il faut souvent y ajouter 3 à 5 kilos pour obtenir la vérité. « Ah mon poids actuel ? Je croyais qu’on parlait du poids de mes rêves, celui que je pourrai éventuellement atteindre si je me nourrissais exclusivement de café et de radis. Mais bon, le café, ça m’excite et les radis, ça chamboule mon transit… pardon Docteur revenons-en à ma rhinite ! »

Ce matin, je lui ai accordé une dernière chance. Pleine d’espoir après un week-end light, j’ai posé délicatement mes petits pieds manucurés sur elle en expirant (oui on est à 10 grammes près !) mais la garce, la saleté, la vipère a affiché un kilo mensonger en trop. L’Homme entrant au même moment dans la salle de bain, voyant mon air renfrogné et mon teint violet (à force d’expirer) m’a asséné le coup fatal « Fais pas la tronche, le physique ça ne compte pas, moi je t’aime quand même. ».


Oh merci, c’est trop aimable. Je me suis souvent demandé duquel des deux je devais me débarrasser. Finalement, j’ai eu ma réponse. L’Homme s’est pris la balance entre les deux yeux, ladite balance en a perdu ses piles et tous deux ont quitté l’appartement. Comment ça JE SUREAGIS ?

Pardon.
Faut que j’aille me racheter une balance du coup.
Et l’Homme ? Il va revenir j’ai sa console en otage !



Trust me, I’m perfect (à quelques grammes près)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire