jeudi 30 janvier 2014

Je suis tisanophile.


Chacun ses addictions plus ou moins avouables. Les moins originaux seront accros au chocolat, à la clope, au PMU (merci de quitter ma page si c’est le cas) ou encore au sexe. Moi, c’est la tisane. Je ne l’ai pas vu venir mais arrivée à 6 tasses quotidiennes et un placard entier dédié à mes sachets parfumés, j’ai du me rendre à l’évidence.

Comme pour les culottes, nos grands-mères avaient tout compris. La tisane c’est in ! Toutes les occasions sont bonnes pour une petite tisane. Surtout que nous sommes en hiver et qu’on a besoin de chaleur jusqu’à ce que le temps nous permette à nouveau de nous bourrer la gueule en terrasse avec nos copines pendant ce que l’on appelle chastement des « afterwork ». 
J’en bois le matin au réveil (en guise de petit déjeuner), à la fin des repas, avant de me coucher et toutes les fois où je m’installe devant mon ordinateur, notamment pour écrire mes articles (c’est-à-dire souvent souvent).

A la différence du thé ou du café, la tisane ne m’excite pas et ne me fais pas de tâches sur les dents et grâce à elle, je bois aisément mon litre et demi recommandé quotidiennement. Bon, la conséquence fâcheuse de son manque de notoriété, c’est que je la trouve rarement sur les cartes des boissons des petits bars que j’affectionne tant. De toute façon la tisane s’accommode très bien de la solitude et du cadre douillet de mon appartement.

Les industriels ont bien compris le marché et les perspectives formidables qu’offre la tisane. Ils l’ont déclinée en dizaines de parfums et surtout lui ont trouvé toutes sortes de vertus. Que vous soyez ballonnée, insomniaque, stressée ou au régime ou tout ça à la fois (pas de bol !), il y a une tisane parfaite qui vous attend sagement sur son petit étalage. J’en ai de toutes sortes et je ne saurai vous affirmer que c’est efficace car, par nature, je dors bien, je suis détendue, je suis génétiquement svelte (si, si) et je n’ai pas eu mal au ventre depuis longtemps (si on met de côté l’horrible boucherie qu’a été ma césarienne – pardon si vous mangiez).

En tout état de cause, ça ne peut pas me faire de mal. Il existe évidemment des contraintes dues à mon addiction à la tisane, notamment une majeure. J’ai tout le temps envie de faire pipi. Je ne peux me rendre que dans des endroits pourvus de toilettes au risque de finir accroupie entre deux voitures.

Il est l’heure de ma tisane « Nuit calme », la tisane « Nuit de Sexe Torride » n’étant pas encore commercialisée,


Trust me, Im perfect (à la vôtre!).

mardi 28 janvier 2014

Ma recette anti-déprime.


Voilà, je ne suis pas bien. J’ai le moral dans les chaussettes comme on dit. Cette expression est très mal trouvée pour une fille comme moi car mes chaussettes sont supers canons et ultra confortables et que si mon moral était dedans il serait bien meilleur qu’actuellement. Toujours est-il que je suis là, affalée dans mon canapé, en pyjama, devant une rediffusion de Confessions Intimes (c’est dire comme je vais mal !). J’adore regarder ce type d’émission quand je vais mal parce que tout à coup ma vie me paraît moins minable vu que mon père n’est pas sosie (douteux) de Johnny, que je n’ai pas de chihuahua que j’habille et que l’Homme n’a pas tunné notre voiture familiale.
Mais cette fois, ça ne suffit pas à me redonner le sourire. Je sens qu’il me faut autre chose. Et là, je sors ma recette anti-déprime: La torsade au Nutella®.
Rapide, efficace, ne nécessite ni ingrédients loufoques (feuille de mandarinier chilien) ni d’ustensiles improbables (un taille-radis, mais qu’est-ce donc?), ma torsade est comme moi : pas prise de tête.

Une pâte feuilletée, l’or chocolaté, des noisettes concassées (des amandes effilées ou poudre de coco feront aussi l’affaire) et du sucre glace. Honnêtement même avec les deux premiers ingrédients seulement, le résultat vaut le coup.

Je quitte donc mon canapé pour aller faire préchauffer mon four et je me sens déjà un peu mieux à l’idée de l’odeur de ma torsade envahissant l’appartement.

Je m’affaire donc pendant cinq petites minutes, le temps de venir à bout de cette pâte feuilletée un brin collante qui semble être tombée amoureuse de mes doigts et de vider discrètement le fond du pot de vous-savez-quoi.

Au four. Je n’oublie pas le minuteur pour éviter de retrouver mon antidépresseur tout brûlé, ce qui me contraindrait à classer cette journée comme la plus pourrie ever ever.
Bip bip. C’est prêt et je trépigne comme une enfant le matin de Noël et je me brûle la bouche, incapable d’attendre que ça refroidisse pour engloutir une part. Deux parts. Trois parts. La torsade entière y passe et picore même les miettes avec mes doigts. Je me sens mieux, vraiment et j’en viens même à le trouver plutôt attendrissant ce mec qui se prend pour Johnny.

Mais, le lendemain, je n’ai pas la frite. Pourquoi ? Ma balance m’informe que j’ai pris un kilo. Comment est-ce possible ? Je ne sais pas et je m’en fous, je file dans mon canapé, j’allume la télé (« mais elle est chômeuse la nana ? » - Bah ouais et alors ?!) et rebelote. Emission de merde, déprime, torsade, bonheur…

En trois semaines j’ai pris 6 kilos et ai été contacté par Herta pour leur prochaine pub « Ché bon mais ché chaud » pour la pâte feuilletée.

Trève de plaisanterie. Essayer cette recette c’est l’adopter. Nos amis le savent, quand ils viennent dîner à la maison c'est torsade en dessert !

Je me suis donnée faim,




Trust me I’m perfect.

lundi 27 janvier 2014

Les rencontres sur internet 


N’ayons pas honte. Rencontrer l’âme sœur sur internet est devenu – au-delà d’une machine à fric et à adultère incroyable - presque commun. Bien sûr qu’en l'avouant, on a toujours peur de passer pour cette nana incapable de séduire dans la vraie vie. Bien sûr que l’imprévu de la rencontre au coin de la rue c’est chouette mais bon, on est actives, et généralement, le coin de la rue on le traverse à moitié en courant , la main dans son sac (« j'ai rien oublié, j'espère ? ») et en enfilant un croissant parce qu’on est (encore) à la bourre au boulot/ à la fac/ où j'allais déjà ? (le matin) ou la tête baissée, au téléphone avec notre super copine pour lui raconter quelle journée de m**** on a eu (le soir).

Du coup, on ne laisse aucune opportunité à ladite « rencontre de notre vie » de se faire. Et puis, en étant totalement honnête, si un garçon nous abordait, là, au coin de notre rue, on aurait plutôt envie de partir ou de lui enfoncer notre parapluie entre les deux yeux (« Il me veut quoi ce taré ? »). C’est la société qui veut ça ma bonne dame…

Du coup, ce n’est qu’une fois en sécurité, dans la chaleur rassurante de notre chambre qu’on peut se prendre à rêver au prince charmant et se connecter en toute discrétion sur un site de rencontres. Et ce même si, là tout de suite, on ne ressemble plus du tout à notre photo de profil avec notre serviette sur la tête, nos chaussons troués – mais confortables – et notre peignoir défraîchi, à ronger notre vernis écaillé.
C’est aussi ça l’avantage du site : on aura tout le loisir de se ravaler la façade quand on aura décroché un rencard.

Comme je ne veux pas que certaines d’entre vous pensent que je trouve les filles qui vont sur ce genre de site pathétiques ou que je les juge incapables de trouver l’amour autrement que derrière un écran, je vais vous faire une révélation qui va mettre tout le monde à l’aise (ou pas) : j’ai rencontré mon amoureux de cette manière. Voilà, c’est dit, on n’en parle plus (Trust me I’m pudique).

Je considère la rencontre sur internet comme un véritable défi; farfouiller dans cette jungle constamment approvisionnée de queutards, salauds, imbus d’eux-mêmes, tarés et désespérés – saupoudrée de quelques spécimens agréables- demande patience, persévérance et flair. Les filles sont généralement sollicitées en continu, de manière plus ou moins –souvent moins- subtile et la recherche de l'Homme peut vite devenir un boulot à plein temps incluant tri de mails, étude de CV, réponses et tenue méticuleuse d'un agenda de rendez-vous.

Il faut souvent effectuer sa première sélection sur un profil incomplet ou mensonger et se décider par rapport à une photo dont on sait très bien qu'elle ne représente que rarement la réalité ( faut pas nous la faire, la nôtre aussi est retouchée...). Pour ma part, j'avais établi la liste des détails rédhibitoires me permettant de réduire considérablement le flux des prétendants :

Concernant la photo de profil :
  • interdiction des lunettes de soleil (ça cache toujours un regard douteux, voire un strabisme prononcé)
  • pas de photo prise  seul dans sa salle de bain (pathétique)
  • pas de photo torse nu (ridicule)
  • au moins deux photos ; une seule c'est louche, elle risque de dater de la seule journée de sa vie où il était potable


Concernant le profil :
  • exit les fans de WOW, tunning, chanteurs has-been, football (mais c'est un avis très personnel), poterie (et toute activité plan-plan)...
  • attention à ceux qui précisent attendre la femme de leur vie, ils finissent souvent par devenir collants et vous présente leur mère au deuxième rencard.
Concernant la première approche :
  • « Wesh, bien ou bien »... va mourir !
  • « Tu es charmante, j'aimerai bien qu'on discute » et l'originalité garçon ?
  • Un pavé décrivant l'Homme en long en large et en travers ; probablement un copier-coller qu'il envoie à toutes les filles qui éveille son intérêt. Je ne suis pas « toutes ces filles »
  • Les fautes d'orthographe ou l'écriture sms.

Je vous laisse le loisir de vous créer votre propre liste et vous conseille fortement de vous y tenir. « Laisser sa chance au produit » n'est pas, selon moi, une idée lumineuse.

Il peut être parfois désespérant de surfer sur ce genre de site tant l'offre de célibataires est dense et diversifiée. De surcroit, en vraie fille (sexisme ordinaire), on ne sait pas vraiment ce qu'on veut. Un gentil mais pas trop, un mec avec un super job mais qui aura du temps pour nous, un mannequin mais qui ne se fera pas draguer... Autant dire qu'à défaut d'un coup de chance (le destin?), on va en passer du temps sur Attrapeunhomme.com, à se dépêtrer des lourds et à courtiser les canons.

Et une fois, qu'on en tient un... tout reste encore à faire. Il y a cet événement stressant, grisant et magique (pas toujours) à la fois : le premier rencard (à venir).

Mesdames, c'est le moment de participer. Envoyez-moi le récit de vos rencontres les plus déconcertantes et les mails les plus pathétiques que vous avez reçus lors de vos quêtes du prince charmant online.


Trust me, I'm perfect (virtuellement)

mardi 21 janvier 2014

My granny is hot !

Culottes UNDIZ et ETAM collection 2012 et 2013

C’est le retour de la gaine, la fameuse « culotte de grand-mère », diabolisée par Bridget Jones et par l’imaginaire collectif. Evidemment je ne vous parle pas des vieux dessous informes, lavés, relavés et délavés, avec l’élastique de maintien qui tire la gueule. Ça, ce n’est pas de la culotte de grand-mère mais un affront à la Féminité, oui avec un F majuscule Madame ! Cette horreur doit de toute urgence rejoindre votre poubelle ; je vous autorise toutefois, si la séparation vous semble trop difficile, à la porter une dernière fois lors d’un dimanche gueule-de-bois si, et seulement si vous êtes ABSOLUMENT persuadée qu’aucune visite impromptue ne viendra perturber votre journée canapé/télé/tisane. Imaginez par exemple, un pompier carrément sublime et bâti comme un bûcheron canadien sonnant à votre porte pour vous proposer d’acheter son superbe calendrier 2014. Vous n’avez pas de monnaie – fallait bien payer le parking du Zouzoum Club hier soir- et ce dernier vous propose de régler en nature. Qu’allez-vous faire ? Vous déshabillez dans le noir ? C’est so 2012 et puis vous rateriez la vision quasi-divine de son corps trop-waouh-pour-être-vrai.

Je vous laisse donc cinq minutes pour trier vos tiroirs de sous-vêtements.

Vous revoilà ? Revenons-en au come-back de la gaine, culotte taille haute et autre dessous rétros. Je n’étais pas convaincue du potentiel sexy de ceux-ci mais comme je ne voulais pas mourir idiote et que les expériences nouvelles c’est mon dada (enfin pas toutes les expériences nouvelles, je vous vois venir vicieuses), j’ai sauté le pas. Pour les mamans, je ne vous cache pas que l’état de mon ventre après la grossesse n’a pas été sans conséquence sur ma décision.

Eh bien, en fait, je trouve ça formidable. Outre l’avantage considérable de cette culotte pour tenir mon ventre qui menace de tomber sur mes genoux à chaque fois que je me penche ( j’exagère ? Je m’en fiche, c’est mon article, je dis ce que je veux !), ma gaine m’évite aussi le désagrément qu’on a toutes connu au moins une fois : je me baisse pour ramasser quelque chose par terre dans un lieu public et… je tiens mon pantalon derrière parce que j’ai peur qu’on entrevoit une partie secrète de mon anatomie, mon royal popotin. Avec ma culotte taille haute, je peux me baisser à loisir dans mon jean taille extra basse sans craindre de honte phénoménale puisque ma culotte à moi me couvre jusque sous les bras.

Côté esthétique, la coupe de cette gaine nouvelle génération valorise les tailles marquées et camoufle les « poignées d’amour » (c’est bien pensé de donner un nom adorable à des choses horribles… On a presque envie d’en avoir !). Elle élance, elle habille, elle accroche l’œil afin de détourner le regard de l’Homme sur les poitrines inexistantes. En bref, elle a tout pour elle et me fait me sentir tellement femme.

Evidemment il faut ma choisir girly, funky, décalée et dans l’air du temps. Exit le modèle chair, sauf peut-être sous une petite robe ; exit la gaine trop grande sinon ça ne gaine plus ; idem pour la gaine trop petite. Vous risqueriez de devoir rappeler le pompier au calendrier pour qu’il vienne vous ranimer ou vous désincarcérer.


Trust me I’m perfect a- GAINE !

dimanche 19 janvier 2014

Ma balance et Moi



Depuis toujours c’est une histoire compliquée. On s’aime (pas assez souvent à mon goût), on se déteste (enfin surtout moi), on se fâche (je la range dans un placard) et on se réconcilie (je vais la chercher, je la dépoussière en lui demandant pardon et en promettant de ne plus la punir si elle affiche un chiffre qui me convient).


C’est un peu comme une histoire d’amour. D’ailleurs mon Homme et ma balance ont un point commun. Ils ne comprennent rien aux femmes. Ils ont le don de me mettre d’une humeur de chien dès le matin en moins de quarante secondes – oui l’Homme et ma balance ont un temps d’affichage un peu long et proportionnel au nombre d’années d’utilisation.

Et pour les deux, il y a des jours où j’aimerai m’en débarrasser mais je suis accro, c’est plus fort que moi, je finis par pardonner les pires affronts.


Revenons-en à ma copine balance. Elle est simple, sans option à part peut-être « méchanceté gratuite » et « plantage en règle » (Youpi j’ai perdu 700 grammes – ERROR – Eh m**** j’ai pris 1,7 kilo). Elle est bleue, on se connaît depuis dix ans, elle est un peu usée par mes coups de pied énervés et la vapeur de la salle de bains dans laquelle elle traîne.


On se voit tous les jours. Il y a des matins où j’essaie de l’éviter, notamment après les soirées potes/pizzas/nutella mais généralement je cède et lui accorde ses deux minutes de gloire quotidiennes. Une balance ça peut te foutre en l’air une journée, pire que la pluie, pire qu’un collant qui file ou un bouton sur le nez. Et si un lundi matin vous parvenez à cumuler tout ça, c’est le jackpot et je vous conseille amicalement de rester sous votre couette – sans Häagen Dazs ça va s’en dire !).


La balance est perfide. Elle pourrait te donner du 59,9 kg mais non, elle t’affiche un 60 ! Pourquoi ? Ça lui coûterait quoi au juste ? Je me le demande encore. Personne n’a donc pensé à inventer la balance sympathique, celle qui déterminerait notre humeur d’après l’étude de l’énergie libérée par la plante de nos pieds et adapterait son inscription en fonction. Avec en sus des petits messages personnalisés qui t’encourageraient dans la quête du poids rêvé. « La tartiflette d’hier n’est pas passée inaperçue mais tu es sublime alors qu’importe ». Je vais déposer un brevet, je reviens.


Soyons honnête, les masos, c’est nous. On le sent bien quand on a un peu forcé sur l’apéro. Pour autant, on monte quand même sur cet appareil de torture moderne. Alors, on ferme les yeux en priant pour que la sanction ne soit pas trop sévère.


Mais pire que notre balance personnelle il y a celle de notre cher médecin. La grosse balance à aiguille qui te rappelle l’infirmerie de ton école primaire, celle qui n’affiche jamais un poids clair, encourageant Docteur Pas-Mamour-Du-Tout à arrondir au kilo au-dessus. Parce que ce que lui a compris des femmes, c’est que si tu leur demandes leur poids, il faut souvent y ajouter 3 à 5 kilos pour obtenir la vérité. « Ah mon poids actuel ? Je croyais qu’on parlait du poids de mes rêves, celui que je pourrai éventuellement atteindre si je me nourrissais exclusivement de café et de radis. Mais bon, le café, ça m’excite et les radis, ça chamboule mon transit… pardon Docteur revenons-en à ma rhinite ! »

Ce matin, je lui ai accordé une dernière chance. Pleine d’espoir après un week-end light, j’ai posé délicatement mes petits pieds manucurés sur elle en expirant (oui on est à 10 grammes près !) mais la garce, la saleté, la vipère a affiché un kilo mensonger en trop. L’Homme entrant au même moment dans la salle de bain, voyant mon air renfrogné et mon teint violet (à force d’expirer) m’a asséné le coup fatal « Fais pas la tronche, le physique ça ne compte pas, moi je t’aime quand même. ».


Oh merci, c’est trop aimable. Je me suis souvent demandé duquel des deux je devais me débarrasser. Finalement, j’ai eu ma réponse. L’Homme s’est pris la balance entre les deux yeux, ladite balance en a perdu ses piles et tous deux ont quitté l’appartement. Comment ça JE SUREAGIS ?

Pardon.
Faut que j’aille me racheter une balance du coup.
Et l’Homme ? Il va revenir j’ai sa console en otage !



Trust me, I’m perfect (à quelques grammes près)

jeudi 16 janvier 2014

L'infidélité masculine (2/4) E





Bonjour à vous Mesdames. Vous attendiez la suite, vous voilà servies. Pour situer le point de départ de cette deuxième "mission", il faut en réalité remonter bien avant P. même si le dénouement eu lieu plus tard.

J'ai rencontré E. lors de mes premiers jours de fac. J'avais tout juste 18 ans et j'ai débarqué dans cette jungle grouillante qu'on appelle un amphi. Je ne connaissais pas grand monde et me suis donc assise au milieu de la foule des étudiants, ni trop loin de l'estrade du professeur, ni trop loin de la sortie. J'ai balayé la salle du regard et... Je suis tombée en arrêt sur ce garçon. Non pas qu'il eut été spécialement canon, ni affublé d'une tenue particulièrement voyante mais sans vraiment l'expliquer, j'ai passé mon cours à me dire qu'il avait l'air aussi perdu que moi et à lui jeter des coups d'oeil que j'espérais discrets.

Au fil des jours, nos places dans l'amphithéâtre se sont peu à peu rapprochées, pour finir côte à côte. On s'était trouvés. Je ne parle pas là de coup de foudre amoureux mais plutôt d'une amitié qui nous a submergés. E. était en couple depuis deux ans, moi depuis peu avec "ma grande histoire"; nous aimions profondément nos moitiés respectives et n'avons jamais éprouvé le désir de continuer ensemble ce que nous avions commencé ailleurs. Enfin, c'est ce que ma naïveté avait réussi à me faire croire.

Les années ont passé, nous nous sommes éloignés pour des raisons multiples mais surtout parce que j'ai connu Ninon et qu'elle a balayé à elle seule toutes les amitiés que j'avais connues.

Nous voilà donc presque 4 ans après. Après "ma grande histoire", après P. et après tous les déboires qui ont suivi. J'ai 22 ans quand je recroise E. à la bibliothèque. Un signe de tête timide, nous sommes presque à nouveau des étrangers. Pourtant, quelques minutes plus tard, un texto de sa part m'annonce que "[je suis] très belle dans ce petit pull noir".

Eh bien merci ! On se voit ensuite pour un café; j’apprends qu’il est toujours en couple avec la même personne et qu’il compte prochainement s’installer avec elle et tout et tout (mariage, enfants…). Je prends note mais j’ai envie de creuser.

Nous recommençons à nous échanger des messages qui se transforment rapidement en jeu de séduction à peine déguisé. Il finit par m’inviter un midi après les cours pour « se raconter nos vies (depuis le temps!)» et je continue de croire qu’il saura respecter les limites que sa situation impose. A votre avis ?

Evidemment, E. a oublié l’existence de sa moitié à l’instant où j’ai franchi la porte de son appartement. Ça ne l’a pas non plus dérangé de m’embrasser juste sous un cadre photo immortalisant ses dernières vacances avec sa dulcinée. Je suis repartie avec une seule satisfaction : ne pas être à la place de cette pauvre fille qui allait faire sa vie avec E. Parce qu’en plus, c’était un mauvais coup !

Le soir, alors que j’allais m’installer dans mon lit douillet pour réfléchir à l’infidélité masculine (en envisageant sérieusement d’ouvrir une agence pour tester la fidélité des messieurs – à coups sûr y’avait du fric à faire), j’ai reçu un message de E. qui tentait désespérément d’expliquer son comportement de la journée. « V. est la femme de ma vie mais toi tu es celle de mes rêves ; je n’aurai jamais fait ça avec quelqu’un d’autre ». C’est à ce moment-là que j’ai eu envie de vomir. Sérieusement ? C’est ça l’excuse ?

J’ai conseillé à E., d’une manière fort peu aimable, d’éviter de me recontacter s’il souhaitait que notre liaison d’un jour (largement suffisant) reste secrète et qu’à la moindre tentative de sa part, je me chargerai de raconter les détails les plus croustillants de sa pathétique performance à toute la fac et, accessoirement à sa petite amie. Il a du avoir peur car je n’ai plus jamais eu de contact avec lui, exceptés quelques regards en coin dans les couloirs de l’université.

J’ai longtemps cru que ces deux expériences devaient être considérées, au mieux, comme des événements isolés, au pire comme des coïncidences. Désolée de vous décevoir, l’homo adulterus est une espèce bien plus répandue que je ne le pensais. Mais promis, un jour prochain, j’écrirai un article sur les hommes biens. En attendant, si, après la lecture de mes articles, certaines se couchent la tête pleine de soupçons avec l’envie insoutenable d’hurler à leur homme « Vas-y, dis-le, c’était avec qui bordel ? Je suis sûre que tu es comme tous les autres !»… calmez-vous et contactez-moi, on peut faire affaire !


Trust me, I’m perfect.

mardi 14 janvier 2014

Les exs : ça s’en va et ça revient




Voilà, il est parti. Vous êtes là, dans votre appartement/ chambre (les deux à la fois si vous vivez dans un studio), le visage rougi, les yeux bouffis, du mascara plein les joues, errant en pyjama avec Mariah Carey en fond sonore. Ça fait mal, horriblement mal. Je ne cherche pas à me moquer de vous. Tout ce que la douleur d’une rupture (imposée) engendre comme actions ridicules et tentatives désespérées, je l’ai expérimenté.

Nous ne parlerons ici que de ces hommes qui nous ont laissé tomber pour des raisons justifiées ou fantasques, avec décence ou lâcheté. A contrario, ceux que nous avons nous-mêmes jetés, et quelles que soient les conditions dans lesquelles nous l’avons fait, ont déjà subi chagrin, déception et/ou humiliation et ne méritent pas de double peine. Laissons les tranquillement se remettre du choc que provoque  la fin d’une histoire avec une femme aussi formidable que nous.

Il est donc parti et, il vous a gentiment demandé de l’oublier (c’était mieux pour vous) et vous a peut-être même souhaité d’être heureuse avec un autre (comme si on allait s’en priver).

Alors, comme vous êtes disciplinée, vous avez suivi son conseil, vous l’avez oublié. Ça a pris plus ou moins de temps mais ça y est, vous êtes passée à autre chose (seule ou accompagnée, à l'aide de Mojitos, de copines, de sorties et de volonté) et finalement, vous ressentez ce sentiment classique post-résurrection, un mélange de nostalgie et de honte à son égard qui vous fait dire « comment ai-je pu m’y accrocher autant, il n’en valait pas la peine ». Mesdames, soyons claires, l’homme qui vous quitte n’en vaut jamais la peine. Fermer la parenthèse.

Arrive un jour, presque comme les autres où vous voyez s’afficher sur votre portable le nom de l’Ex (variante : message sur les réseaux sociaux ou email). Généralement, c’est en fin de journée, voire très tard dans la nuit, généralement il n’a rien de passionnant à raconter, il veut simplement « prendre des nouvelles ». A d’autres.

A cet instant-là, légèrement prise au dépourvu, vous pourriez être tentée de répondre. Surtout pas ! Du moins, pas à brûle pourpoint. Faites une pause et réfléchissez. Deux questions s’imposent. Pourquoi vous sollicite-t-il ? Pourquoi avez-vous envie de répondre à cette sollicitation ?

La première question m’a tellement intriguée que j’ai menée une enquête (encore) sur une population familière : mes exs  et les exs de mes amies. L’enseignement que j’en ai tiré n'ai ni glorieux ni romantique. A l’exception d’une proportion infinitésimale d’Exs qui souhaitent sincèrement réparer l’erreur de nous avoir laissée filer, la grande et écrasante majorité répond à une pulsion narcissique ou à une peur de la solitude exacerbée. Personnellement quand je reçois le questionnement hypocrite  « Comment vas-tu depuis le temps? », j’ai envie de répondre « Qu’est-ce que ça peut bien te foutre » suivi d’une insulte bien sentie que mon éducation ne me permet pas d’exprimer ici par écrit. Mais, cela pouvant être interprété comme un signe d’une rupture non digérée, je m’en abstiens.

Toutefois, pour être totalement honnête, ça me titille de savoir quel cheminement intellectuel a conduit l’Ex a me rappeler alors qu’il m’a craché les pires horreurs au visage il n’y a pas si longtemps que ça.

J’ai donc posé la question à l’un des Exs en question. Posons le décor. Cet ex, c’est celui qui ne m’a plaquée en ne me laissant aucun espoir sur un éventuel nouveau départ allant jusqu’à me qualifier de ridicule lorsque j’ai essayé de le retenir. Son discours de rupture était plein de « jamais » et il m’a demandé, de manière très désobligeante, d’arrêter de le contacter. Je l’ai fait. Pourtant, depuis plusieurs mois, son numéro accompagné de sa petite icône photo clignotent régulièrement sur mon smartphone et me laisse songeuse quant à ses intentions. Que me veut-il au juste ?

Essayant de rester détachée et de ne pas tomber dans la violence inutile (« C’est quoi ton souci ? ») j’ai rédigé un petit email à son attention le questionnant sur ce soudain désir d’avoir de mes nouvelles et précisant que nous n’étions nullement amis par le passé (sous-entendant que nous ne le serions pas non plus par la suite). Une semaine d’attente pour une réponse décevante. J’avais marqué sa vie blabla, important de rester en bons termes après ce que l’on a vécu blablabla et n’oubliant pas de me placer ses exploits personnels et professionnels dans le lot blablabla.

Je vais vous traduire cela comme je l’ai compris : « je n'ai pas avancé sentimentalement depuis toi mais par contre je t’en mets plein la vue sur le reste ».

Bah oui parce qu’il y a trois raisons qui poussent l’Ex à vous rappeler. C’est un collègue et ami qui me les a avouées, un peu honteusement, lorsque je lui ai demandé excédée lors d’un déjeuner « mais c’est quoi votre problème au juste ? Pourquoi vous finissez toujours par rappeler des filles que vous avez odieusement jetées ? ». Les voici :

-       L’Ex veut vous entendre le rassurer et lui dire que vous ne l’avez pas oublié
-       L’Ex veut vous montrer qu’il a vachement mieux réussi que vous par la suite
-       L’Ex se sent seul et pense qu’avec vous ce sera plus simple de remettre le couvert.

Dans tous les cas, ne donnez pas suite (sauf cas de jachère sexuelle extrême) et dites lui gentiment que des amis, vous en avez assez et des très biens, que la vie a continué et qu’il fait aujourd’hui partie de ce qu’on appelle les souvenirs.

Souvent, ce qui nous encourage à répondre c’est avant tout l’envie de lui dire à quel point on est heureuse sans lui/avec un autre (basse vengeance), à quel point on lui en veut (disque rayé) ou à quel point on l’aime encore (pathétique supplication). Ces trois raisons sont toutes aussi mauvaises les unes que les autres.

La recette pour ne pas sombrer est simple. Rappelez vous ce fameux jour décrit plus haut, durant lequel vous avait versé toutes les larmes de votre corps. Il était où l’Ex ? Se souciait-il de vous ? Non.

En ce qui me concerne, ayant évacué le pourquoi du comportement de l’Ex et ne souhaitant pas entretenir de contact avec lui, je ne m’autorise qu’un seul plaisir : un petit sourire satisfait lorsque son nom clignote à nouveau sur mon smartphone.


Trust me I’m perfect  (l’Ex s’en est rendu compte trop tard !)

vendredi 10 janvier 2014

L'infidélité masculine (1/4) P




Vous l'attendiez, la voici. La première histoire. Celle qui a commencé à détériorer mes belles illusions sur l'amour éternel et l'existence d'une âme soeur fidèle.

J'avais 20 ans et avais décroché un petit boulot d'été comme assistante dans une très grande banque étrangère. Trois mois. Agréables. Passionnants. A tel point que j'ai décidé d'y rester un peu plus longtemps et mon contrat a été prolongé de six mois supplémentaires, en temps partiel. Note importante: quelques jours après la signature de mon avenant, mon petit ami de l'époque a décidé que les disputes avaient eu raison de son amour pour moi et m'a très gentiment jetée après plus de deux ans de relation. A mon arrivée au sein de la société, un cadre de sept ans mon ainé m'avait été présenté: P.. Sympathique et avenant, nous avions des relations plutôt cordiales, échangeant quelques messages humoristiques sur le chat de la boîte. Et puis, lors d'une occasion quelconque, nous avons échangé nos numéros de portable. J'en ai appris un peu plus sur lui, au fil des jours. En couple depuis 7 ans. Fiancé. Mariage prévu 8 mois plus tard. Toujours été fidèle à ce qu'il disait!

Un soir, j'ai reçu un message me proposant de sortir sur Paris. Suite à ma rupture douloureuse, toute distraction était la bienvenue. J'ai dit oui, au moins, je m'offrais l'occasion de rencontrer du monde sans sortir seule. Nous étions chacun accompagné d'un(e) ami(e). Nous avons fini à 8h du matin à manger des frites dans un pub. C'était fun et bon enfant.

La suite? Il m'a invitée à prendre un verre, seule cette fois, dans un endroit splendide. Il a demandé au serveur "deux coupes de champagne » pour « fêter notre rencontre". Je n'avais tenté ni battement de cils ni pose suggestive; il me sortait déjà le grand jeu. Nous avons parlé longuement puis, au moment de se lever pour payer l'addition (à trois chiffres), il s'est approché de moi et m'a embrassée tendrement sur les lèvres. Avait-il déjà oublié qu'il était engagé auprès d'une autre?

Soyons claires, je n'ai jamais ressenti de culpabilité ni de honte. Je n'ai même jamais pensé à ce que cette femme pouvait ou pourrait ressentir. Je n'avais rien demandé, rien cherché ni rien prévu. J'étais encore persuadée à ce stade que, dès le lendemain, il m'enverrait un message cruel pour me dire que c'était une bêtise stupide et qu'il fallait que nous cessions tout contact pour le bien de son ménage. Si vous saviez comme j'étais loin du compte! A mille lieux de vouloir définitivement me rayer de sa vie et m'envoyer mourir dans la case "erreurs à ne jamais recommencer", P. a voulu me revoir. Ca a été le début. Le début des dîners sans fin, des balades à moto dans la nuit parisienne, de la tournée des bars, des cinémas, la présentation à quelques amis. Le début aussi des appels interminables et les messages enflammés. Et puis, un weekend, nous sommes partis à Vienne. Il avait prétexté à sa future femme un séminaire d'entreprise important (oui, le coup du séminaire, c'est moche...). Au retour, dans l'avion P. m'a dit qu'il était amoureux de moi, que j'étais tout ce qu'il désirait et que je l'avais ramené à la vie. Pourtant, pour P., il n'était nullement question d'annuler son mariage. Comment allait-il s'en sortir?

Je l'ai aidé en le quittant. Froidement. Par mail.

Pas envie de vivre (et seulement à moitié) avec ce genre d'homme. J'ai pourtant cru à certains instants qu'il allait dire stop pour sauver son couple, qu'il allait prendre conscience du caractère odieux de son comportement. Jamais. Ca avait duré 3 mois. Trois mois où il a menti, triché, évité ses appels lorsqu'il était à mes côtés, inventé je ne sais quelles excuses pour me retrouver le plus souvent possible. Et elle n'a rien vu. Elle mettait ses absences sur le compte du stress pré-nuptial.

Pour toutes celles qui pensent que P. souhaitait seulement se "taper une jeunette" avant le grand saut, c'est un raccourci facile mais je vais vous décevoir. Nous n'avons pas eu de rapports sexuels, à l'exception d'une pathétique coucherie qui n'a connu ni début ni fin, un soir de fête.

P. est resté avec sa fiancée encore plusieurs mois. Ils se sont séparés quelques semaines avant de se dire oui. Je ne me considère pas responsable. Il est actuellement avec une autre fille. Je suis persuadée que je peux le faire fauter à nouveau mais ça ne m'intéresse pas.

Cette première expérience dans la peau de "l'autre femme" m'avait refroidie. Si l'on m'avait dit que celle-ci ne serait pas isolée, j'aurai ri. Je croyais être tombée sur un coureur flippé de l'engagement. Et pourtant, la deuxième "mission" allait définitivement me lancer dans mon enquête à moyenne échelle sur l'infidélité masculine.

Soyez patientes,


Trust me I'm perfect.

mardi 7 janvier 2014

Le mensonge, un sport extrême pour les hommes




Comme pour l’infidélité, n’allez pas croire que ce titre signifie que le mensonge est un vice uniquement masculin. Mesdames, pour ne vous citer qu’un seul exemple : quand vous dites à Tante Suzette que le pull en laine orange qu’elle vous a tricoté pour Noël est splendide et que, oh non la manche plus longue d’un côté, ce n’est pas grave, ça donne un chic présidentiel indéniable… vous mentez. Nous savons bien que ce pull se retrouvera, dès votre retour à la maison, dans un carton, rangé avec d’autres horreurs accumulées au fil des ans (vestiges des anniversaires passés ou de virées shopping durant lesquelles vous avez pensé que le latex/ l’imprimé hawaïen/ le vert pistache reviendrait à la mode).

Ce n’est pas un mensonge me direz-vous, c’est de la diplomatie –parlons-en-. Tante Suzette est teeeellement mignonne, vous n’avez pas eu le courage cette année de lui dire que, vu l’état de votre compte en banque, un chèque aurait été une idée bien plus lumineuse. Ce sera pour l’année prochaine…

Bref, vous voyez bien de quoi je parle. Nous sommes de sacrées menteuses, tricheuses, arrangeuses de la vérité (« Oui Patron, le dossier X sera prêt à temps ; il est quasiment finalisé sur mon bureau » - si l’on considère qu’une page Word avec juste un titre lui suffit, effectivement il est prêt).

Mais revenons-en aux hommes. Ce que je cherche à vous expliquer ici contrarie l’imaginaire collectif qui voudrait que ceux-ci soient tous des menteurs nés. Certes, travestir la vérité est une discipline qu’ils ont pratiqué très jeunes, qu’ils ont exercé avec acharnement durant leur adolescence, qu’ils mettent en œuvre dès qu’ils se retrouvent piégés mais pour laquelle ils n’auront jamais l’assurance et le détachement féminins nécessaires pour remporter le titre suprême. (Laissons leur tout de même une chance.)

Un sport, un challenge (et dieu sait comme les hommes aiment les challenges – qui décapsulent le plus de bières avec ses dents en une minute ?), voilà ce que représente le mensonge pour eux. Même préparation physique et mentale avant l’effort, même sudation pendant et même sensation de soulagement une fois l’épreuve terminée.

L’épreuve en question est de nous persuader d’une vérité improbable afin d’éviter nos reproches assassins ou nos questions inquisitrices.

Les lieux (en public, au téléphone, au supermarché, at home…), spécialités (« t’étais où ? », « c’est qui cette fille ? », « à quoi tu penses ? ») et durées des compétitions sont variés et les niveaux de pratique, d’endurance et de talent différent selon les mâles.

Pour ma part, tant que le mensonge porte sur des problématiques domestiques mineures, je trouve ça presque adorable et me délecte volontiers de voir mon cher et tendre se débattre tel une mouche prise dans une toile d’araignée (oui, je suis l’araignée) et m’expliquer quel événement extraordinaire a contrarié ses plans. Parce que cette vaisselle, il comptait vraiment la faire, il avait tout prévu, il avait déjà l’éponge dans une main et une assiette sale dans l’autre quand les petits hommes verts ont sonné à la porte. Durant ses numéros improvisés, je reste souvent plantée face à lui, le regardant fixement et je ne dis rien car le silence encourage l’homme à s’enfoncer dans son mensonge et ça, c’est vraiment drôle. Il serait peut-être plus simple pour Monsieur de reconnaître que son meilleur ami l’a appelé de bon matin (11h30) pour une partie absolument passionnante de jeux vidéo et qu’il n’a pas vu le temps passer. Mais soyons honnêtes, cette sincérité entraînerait flot de reproches de notre part allant parfois jusqu’au bris de la vaisselle (toujours pas faite d’ailleurs !).
Si nous sommes conscientes que dans le stratagème de l’homme, s’assurer une tranquillité relative (jusqu’à la prochaine fois) est la seule motivation, je propose plutôt d’envisager ça d’un point de vue plus altruiste : si chéri ne veut pas que nous nous fâchions, c’est parce que les yeux rouges de colère et la bouche déformée d’exaspération, ça ne nous met pas en valeur et puis les disputes, ça épuise et nous n’avons pas besoin de ça après la journée harassante qui a été la nôtre. (Qu’il est gentil !).

Rentrons maintenant dans le moins mignon c’est-à-dire hors des tâches ménagères et des heures de retour à la maison après des sorties entre potes (bouchons sur la route – bah oui quand un avion de l’armée se pose sur l’autoroute, ça ralentit…). Parlons des vrais mensonges, ceux qui blessent et qui peuvent foutre en l’air toute confiance dans un couple.

Finalement si l’on ne considère que ceux qui peuvent créer des fractures irréparables, il ne subsiste que deux catégories de mensonge : celui sur la fidélité et celui sur les sentiments (celui sur l'identité sexuelle ou les pratiques sado-maso je les laisse de côté).

L’infidélité, déjà traitée sur ce blog fait partie des disciplines complémentaires au mensonge, tellement imbriquées entre elles qu’on ne sait plus bien laquelle est motrice de l’autre. Toujours est-il qu’à ce stade, je n’ai que peu de conseils à vous donner. Si vous avez des doutes sur les relations que votre moitié entretient avec une amie/collègue/coiffeuse/ vendeuse/serveuse ou si vous ne comprenez pas ce qu’il fait si souvent loin de vous, faites le suivre. Just kidding ! Quoi que je peux vous aider. Demandez-lui clairement et comportez vous comme le juge d’une discipline olympique. N’attendez pas de lui de grossières erreurs mais guettez les indices microscopiques qui pourraient le trahir : mains moites, regard fuyant, bégaiement, respiration inhabituelle, colère excessive, transpiration… Même plan d’action s’il s’agit de déterminer les sentiments qu’il a pour vous. Et surtout restez calme et concentrée ; il se peut que, pour Monsieur, ce soit la plus grande compétition de toute sa misérable vie de menteur. Vous aurez peut-être la chance d’assister à programme libre, une explosion, de mauvaise foi, de fausseté, un enchevêtrement d’idées farfelues (le triple loots piqué du mensonge) digne d’un champion du monde.

Ou peut-être pas.

Peut-être que votre homme n’aura rien à cacher cette fois-ci.

Comme tous les sports de haut niveau, il est un âge où l’on doit prendre sa retraite. On n’arrête pas pour autant la pratique mais on lève le pied sur les compétitions, se contentant de rencontres amicales, moins physiques. En clair, votre homme continuera de dire que c’est le chien qui a renversé de la bière sur le canapé en daim (quel chien ?) mais il y a matière à penser qu’il n’aura plus la force et l’imagination d’un menteur entraîné. De deux choses l’une : soit il deviendra honnête, soit il se trahira pitoyablement de plus en plus souvent.

D’ici là, soyez indulgentes pour ces pauvres êtres qui n’ont pas notre classe et notre capacité de conviction quand ils mentent !


Trust me I’m perfect  (et ce n’est pas un mensonge !)


vendredi 3 janvier 2014

L'infidélité masculine (Introduction)



C'est cliché me direz-vous? D'autres, plus violentes encore considéreraient mon titre comme redondant et l'adjectif "masculin" comme inutile. Ce n'est pas un pléonasme, l'infidélité ne connaît pas de limite de genre.


Mon propos tend à arracher leurs illusions aux femmes qui croient encore à la fidélité de leurs moitiés et/ou finir de convaincre les adeptes du "pff tous des salauds". Si, à l'heure où vous lisez ces lignes, vous êtes éperdue d'amour pour un homme en qui vous avez toute confiance, quittez cette page et aller vite écouter Bryan Adams. Si, vous êtes célibataire et que vous attendez avidement un mâle idéal, quittez également cette page et allez regarder Blanche Neige. Je ne veux être responsable d'aucune rupture ni d'aucun geste désespéré.
Alors voilà...
Vos hommes sont faibles et répondent volontiers à l'appel des sirènes dès que vous avez le dos tourné. Ils minaudent, cherchent et parfois obtiennent (cela dépend de leur sex appeal) le corps ou le coeur (voire les deux) d'une autre. Pour mettre tout le monde à l'aise, il n'y a, dans ce comportement, aucun désir de vous blesser, j'en suis certaine. Se rassurer sur son pouvoir de séduction est souvent la seule explication. Parfois, et c'est plus problématique, c'est pour fuir une furie, une frigide, une collante ou les trois à la fois. Et, leur lâcheté légendaire (presque génétique) ne leur permettant pas de vous avouer leur désir de voir du pays, si possible sans vous, ils préfèrent tricher, mentir et décharger leur frustration ailleurs. C'est souvent le plus blessant, il est vrai mais là-dessus, il faudra un autre article ("Le mensonge, un sport extrême pour les hommes").
Revenons-en à l'affirmation de l'infidélité de vos chers et tendres et n'essayons plus de leur trouver  des excuses.
Vos hommes sont infidèles. Si le votre ne l'est pas, c'est sûrement qu'il n'en a pas les "capacités" que celles-ci soient physiques, intellectuelles ou financières (deux femmes = deux fois plus de frais). Si votre homme a le charme de Père Fourras ou le QI de Mikael Vendetta, ou les deux (là, il faudrait en changer), vous pouvez considérer que mes propos ne s'appliquent pas à votre couple, et encore, je ne peux vous le garantir.


A l'inverse si votre homme est le sosie d'Eric Dane..., il se peut que très prochainement, vous ayez les cornes qui rayent le plafond. (Mais n'oubliez pas de me le présenter)
Dernière atténuation: vous pouvez espérer être à l'abri durant les premiers temps de votre relation, ceux pendant lesquels Monsieur vous trouve tellement pétillante, drôle, spirituelle et charmante qu'il ne voit que vous. Donc si vous êtes dans la première semaine de relation (bon d'accord, cela peut aller jusqu'à plusieurs années), vous êtes classée en "zone non à risques majeurs". Après, le terrain sentimental se dégrade jusqu'au glissement fatal.
Ca y est, nous avons posé le cadre général et évacué le pourquoi du comment. 
A ce stade, vous avez sourit, soupiré et pensé bien fort "Comment peut elle affirmer que tous les hommes potables sont infidèles?". Ca arrive, doucement, les filles...
Il est important de préciser que je ne suis pas une cocue frustrée qui réclame vengeance. Je n'ai jamais été trompée, du moins, je ne l'ai jamais su. En outre, je suis souvent rester dans la phase d'amour fusionnel, naïf et insouciant des débuts. Prise de risque proche de zéro. Je ne règle aucun compte aujourd'hui, je réalise un constat, navrant certes, mais qui peut, peut-être, vous permettre de vivre des relations de manière plus sereine, tout au moins, plus lucide.


Je n'ai nullement tiré de conclusion hâtive: j'ai mené une longue enquête psycho-socio-anthropologique pour vous mesdames et ai pu, par la suite affirmer l'évidence objet de cet article. Cela a duré 5 ans. Je n'ai pas forcé le destin, ni choisi ma population-test avec des critères borderline. J'ai juste profité de ma vie quotidienne, de mon chemin personnel pour étudier l'Homme. 
J'ai trois exemples. Concrets. Incontestables. J'ai une quatrième étude en cours. 
Avant que vous puissiez me glisser, même inconsciemment dans la catégorie "Garce" de votre esprit, sachez que je n'ai pas choisi ces hommes, je ne les ai pas abordés, branchés ou volontairement allumés. Néanmoins, une fois qu'ils sont venus me trouver, j'ai effectivement testé et encouragé leur attitude.
Si pour vous, l'infidélité est consommée dès que votre compagnon drague ouvertement une autre fille, sachez qu'à ce stade là, je n'avais même pas encore enclenché ma "méthode" qu'ils avaient déjà tous échoué. Je ne sais pas à quel moment chacune d'entre vous considère que la faute est commise, quelles barrières sont les vôtres, ni ce que vous êtes enclines à pardonner.


Pour ma part, je suis davantage outrée par un homme tendre qui écrit des mots d'amour à une autre que par celui qui succombe à une sauvage partie de jambes en l'air qu'il regrette le lendemain dans des vapeurs d'alcool.
Je vous laisserai toutefois juger par vous-même, à la lecture des récits qui suivront.
Ne m'en voulez pas de tout mettre en œuvre pour préserver l'anonymat de ces faibles. Non pas qu'il soit question quelconque compassion pour leurs agissements. Toutefois, je ne suis pas leur partenaire, ce n'est pas moi qu'ils ont trahie. Je n'ai, par conséquent, aucun désir de pugilat qu'il soit public ou privé et ne ressens aucun mépris. Certains sont restés des amis, d'autres de vagues images mais tous, m'ont laissé d'agréables souvenirs.
Vous voudriez la suite sur le champ?
Pardonnez moi, il faudra un peu de patience. Le compte rendu de chacune de mes "missions" vous parviendra d'ici quelques jours. En attendant, ne perturbez pas vos vies par d'improbables surveillances ou enquêtes sur vos moitiés et, pour les célibataires, ne vous empêchez pas de rechercher l'âme sœur. N'écoutez pas non plus Vitaa et ne vous jetez pas dans les bras du comptable de votre boîte, sauf s'il est particulièrement sexy pour éprouver le proverbe "œil pour œil, dent pour dent”. Vous pouvez toutefois transférer le lien de cet article à toutes vos copines, collègues, camarades et organiser de grands débats autour d'un mojito (ou deux ou trois...) sur la faiblesse des hommes. Ca n'empêchera rien mais ça soulage.


Trust me I'm perfect.